c Peut-on redonner du sens au travail ?
La crise sanitaire a accentué un questionnement déjà lancinant sur le sens du travail. Mon activité est-elle vraiment utile ? Puis-je me reconnaître dans ce que je fais ? Comment pourrais-je me développer dans mon travail ? De brillants jeunes diplômés de l’enseignement supérieur bifurquent vers des métiers manuels, l’hôpital public ne parvient plus à retenir ses soignants, des salariés de grands groupes s’accommodent de plans de « départs volontaires » en quête de sens… Ce n’est pas un « problème de riche » : à tous les niveaux de la hiérarchie sociale, la perte de sens au travail se nourrit des réorganisations permanentes sous contrainte financière, du néo-management individualisé, des conflits éthiques galopants. Même stable ou rémunérateur, un travail sans intérêt, sans qualité, voire nuisible aux gens ou à l’environnement, peut conduire à la maladie ou à la démission. Et si les aspirations à un travail vivant et émancipateur, guidé par le souci de « prendre soin » plutôt que de « faire du chiffre », devenaient enfin audibles ? Et si l’on admettait enfin que pour lui redonner du sens, il faut pouvoir délibérer sur ses finalités et sur son organisation ? En somme, traiter le travail pour ce qu’il est, une grande question politique ?
Billet publié sur le blog "Public ! Le blog de la recherche et de l'innovation en gestion publique", le 07/02/ 2023 (mis à jour le 27/02/2023)