T La vie cachée des oeuvres : Raphaël, Rembrant, Poussin, Watteau, Léonard de Vinci
Pour le touriste pressé, le chef-d’œuvre de musée est comme un gros papillon épinglé sur un mur – dûment identifié et étiqueté, aucun risque qu’il s’envole, c’est pour ça qu’on peut se permettre de passer si vite devant, sûr que la prochaine fois il sera toujours là, à jamais toujours pareil. Sage comme une image.
Derrière cette apparence rassurante se cache une réalité bien plus dramatique. Les chefs-d’œuvre les plus célèbres du Louvre sont une poignée de survivants qui ont eu beaucoup, beaucoup de chance. Des rescapés.
Pendant de longs siècles, ils ont réussi à échapper aux pillages, aux incendies, aux vers à bois, aux dégradations des pigments, aux changements de goût, aux repeints, aux restaurations brutales, aux mutilations à la scie, aux attentats, au vieillissement, à l’oubli. Certains ont vécu dans la clandestinité, sous de fausses identités, d’autres sont apparus subitement, des siècles après avoir été peints, surgis d’on ne sait où et montrant on ne sait pas très bien quoi.